Lors de sa visite officielle à Toulon le 4 août, le président Emmanuel Macron a annoncé la mobilisation de 160 millions d’euros (80 millions d’€ de la part de l’État et 80 millions d’€ des départements) pour financer la prime COVID aux aides à domicile qui ont joué un rôle essentiel tout au long de la crise sanitaire pour garantir la continuité de services auprès des personnes âgées, en situation de d’handicap ou en perte d’autonomie.
Le Réseau APA salue cette mesure qui permet une équité entre tous les professionnels qui ont été en première ligne pendant la crise du COVID
Même si dans le Haut-Rhin, le Conseil Départemental avait déjà annoncé le versement d’une prime pour le personnel du domicile, la structure apprécie cet effort conjoint et la reconnaissance de ces métiers au niveau national.
« Je tiens à saluer cette mesure qui permet d’avoir une équité entre les professions de soignants, d’aidants et d’accompagnants. Cette annonce permet également une équité géographique et territoriale. Il était essentiel de tout mettre en œuvre pour que les professionnels du domicile aient droit à la même prime que les salariés des hôpitaux et des maisons de retraite, quel que soit l’endroit où ils pratiquent leur métier.», explique Matthieu DOMAS, Directeur Général du Réseau APA.
Besoin d’aller au-delà d’une mesure ponctuelle
Cette prime permet de reconnaître l’investissement des professionnels de l’aide à domicile, qui ont été en première ligne pendant la crise.
Il est indispensable d’aller au-delà d’une mesure ponctuelle pour augmenter l’attractivité de ces métiers, indispensables dans une société solidaire et fraternelle. En effet, les métiers de l’aide et de l’accompagnement à domicile permettent, au-delà de l’aide technique, de maintenir du lien social dans notre société, de maintenir les relations humaines entre des femmes et des hommes qui composent nos quartiers, nos villages et nos villes.
Aujourd’hui une auxiliaire de vie qui débute sa carrière est payée au SMIC et ce n’est pas acceptable compte tenu de l’importance de ces métiers pour les plus fragiles d’entre nous et de l’investissement personnel nécessaire pour le pratiquer. Il est donc indispensable d’envisager une meilleure reconnaissance salariale, mais aussi une plus grande reconnaissance sociale des métiers de l’aide à domicile, en commençant par revoir la valeur du point de sa convention collective.
« Nous pourrions également supprimer les silos entre l’aide et le soin, et créer des métiers alliant aide, accompagnement et soin. Le domicile d’une personne âgée peut ressembler à un moulin à force de voir passer tant de professionnels différents : les médecins, les auxiliaires de vie, les kinés, les infirmières, les aides-soignantes, les porteurs de repas,…. Réduisons les fonctions, et nous rendrons le métier plus attrayant, plus intéressant, tout en favorisant le confort des personnes à domicile qui auront moins de professionnels différents dans leur habitation» propose Matthieu DOMAS.
Il est indispensable de revoir les modes de financement
Actuellement la volonté politique, répondant aux souhaits des familles, est de pouvoir permettre aux personnes âgées, dépendantes ou en situation de handicap de rester chez elles le plus longtemps possible et selon leurs choix. Pour que cette politique de maintien à domicile soit possible il est indispensable de revoir les modes de financement de l’aide et de l’accompagnement à domicile, et notamment de sortir de la tarification à l’heure d’intervention, qui ne tient pas suffisamment compte des individualités, et ne donne pas suffisamment de latitudes aux professionnels.
Afin d’apporter encore d’avantage de qualité d’accompagnement, les gestionnaires des structures d’aide à domicile doivent par exemple pouvoir assurer une coordination entre les différents services et professionnels qui interviennent au domicile des bénéficiaires.
« Chaque bénéficiaire est différent et nous avons besoin de personnaliser les aides en fonction de leurs situations spécifiques. Nous devons pouvoir intervenir plus, auprès des personnes qui en ont besoin du fait de leur dépendance ou de leur isolement. Ces deux critères pourraient permettre une prise en charge plus ou moins importante financièrement.
Nous souhaitons également coordonner les différentes interventions au domicile, pour créer autour de la personne des communautés locales d’entraide, en développant par exemple des outils digitaux et numériques pour communiquer rapidement et efficacement en proximité.» conclut Matthieu DOMAS.