Valérie PAGLIARULO est âgée de 52 ans. Elle a rejoint le Réseau APA en novembre 2019 en tant qu’aide soignante au SSIAD de Lièpvre. Auparavant, elle avait exercé ce métier au sein d’un service de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) et dans un EHPAD. Son époux est président du centre de santé infirmier de Sainte-Marie-aux-Mines. Matthieu DOMAS, directeur général du Réseau APA lui a posé quelques questions…
Pourquoi avez-vous choisi le métier d’aide soignante ?
J’étais secrétaire dans le domaine de l’industrie mais je voulais travailler dans le domaine médical. Je voulais être proche des gens, me sentir utile et j’aime le contact humain. Aide soignante m’a paru être le métier qui correspondait le plus à mes attentes à mon désir d’être proche des gens.
Pourquoi avoir choisi de travailler à domicile ?
J’ai d’abord travaillé en EHPAD, en activité de Soins de Suite et de Réadaptation (SRR) puis j’ai voulu découvrir une autre facette du métier : le domicile que je ne connaissais pas.
Aujourd’hui je vous confirme que dans ces différents domaines, c’est le même travail ! Mais être à domicile c’est, en plus des soins que l’on apporte, entrer chez les gens, dans leur quotidien et au cœur de leur intimité.
J’ai choisi de travailler à domicile d’abord pour soigner. Ensuite pour réaliser des soins infirmiers, effectivement, mais aussi, observer la personne, son état de santé et son environnement.
A domicile on connait les patients, on est seuls avec eux et on voit leur évolution au quotidien. On est souvent les premiers à repérer les modifications de l’état de santé, les dégradations des personnes et du coup, plus à même d’alerter rapidement. De plus, on accompagne les changements brutaux de situations chez nos bénéficiaires, par exemple lors d’un retour d’hospitalisation. On est aussi présents pour permettre aux aidants de tenir, pour les soulager, pour rassurer et apporter des explications nécessaires. Surtout lorsque l’on accompagne des personnes qui sont très dépendantes à domicile.
J’ai choisi de travailler à domicile pour me sentir utile. En soutenant et respectant le projet de vie de nos patients, nous créons un lien fort avec ces personnes isolées. Dans la période que nous traversons, avec les enfants qui ne peuvent pas venir visiter leurs parents comme ils le voudraient, l’utilité de nos interventions et notre soutien, prend donc encore plus de sens.
En entrant au sein des familles, nous faisons parti d’un quotidien. Il y a une proximité avec les patients, une relation de confiance qui se crée, que l’on crée ensemble et qui renforce mon sentiment de me sentir utile. Surtout quand une personne dit merci et qu’elle a le sourire aux lèvres à la fin du soin. Car en plus d’être aides soignantes à domicile, nous sommes bien souvent des confidentes. Ce qui me fait vibrer au quotidien, c’est avant tout de prendre le temps avec ces personnes.
Qu’est ce qui vous rend fière, vous donne du sens ?
C’est de permettre aux patients de rester à domicile, de revenir vite à domicile après une hospitalisation et de voir leur satisfaction d’être chez eux avec des soins adaptés. Mais aussi, accompagner pareillement tout le monde, que ces personnes habitent une ferme isolée de montagne ou bien en centre ville.
La force du SSIAD est de permettre aux gens qui le désirent, de rester chez eux le plus longtemps possible.
Une patiente avait promis à son mari qu’il finirait ses jours à la maison et grâce à nous, elle a pu tenir cette promesse. C’est gratifiant! Régulièrement ce qui me rend fière, ce sont les remerciements des patients et de leurs aidants. Soit, par courrier, ou lors d’échanges au quotidien… Car, ces retours que me font mes patients me conforte dans mon engagement!
Avec vous quelque chose à rajouter ?
Je n’ai aucun regret quant à mon changement de carrière professionnelle si ce n’est de n’’être pas venue plus tôt travailler en SSIAD..!
Pour aller plus loin :
Le communiqué du collectif des CSI/SSIAD sur la colère des oubliés des accord du Ségur