Coronavirus / aide et soins à domicile : Le Réseau APA dresse son bilan en Saône-et-Loire
L’ASSAD de Mâcon, l’ASSAD Val-de-Saône et Domisol ont fait face à la crise du COVID et reprennent progressivement leur rythme de croisière. Membres du Réseau APA, ces trois associations à but non lucratif d’aide et de soins à domicile ont unis leurs forces pour tenir au mieux la première ligne.
« Notre priorité a été d’assurer, à la fois, la continuité de service pour nos clients les plus fragiles, et la sécurité de nos salariés. » explique Sylvie TEIXEIRA, directrice territoriale de Saône-et-Loire au sein du Réseau APA. Afin de faire face au manque de personnel pendant le confinement, l’ASSAD de Mâcon, l’ASSAD Val-de-Saône et Domisol ont en effet dû prioriser leurs interventions. Mais aucun client n’est resté sur la touche. « Notre Plateforme du Cœur avait contacté, toutes les semaines, les clients du Réseau APA qui s’étaient vus suspendre leurs interventions, afin de continuer à veiller sur eux, mêmes s’ils ne faisaient pas partie des plus fragiles. » précise Matthieu DOMAS, directeur général du Réseau APA. Au plus fort de son action, cette plateforme téléphonique tenue par 713 volontaires depuis chez eux (suite à un appel à bénévolat national du Réseau APA), avait contacté jusqu’à 18350 personnes par semaine. Des appels de veille sur l’état de santé et de maintien de lien social, qui ont réconforté les aînés durant la période anxiogène d’isolement subi, dû au confinement.
Un début de crise compliqué
« Trouver tous les équipements de protection nécessaires pour nos salariés a été un casse-tête ! » se souvient Patricia BUTAUD, responsable de l’ASSAD Mâcon. Le système D et la solidarité dont ont fait preuve les trois associations saône-et-loiriennes entre elles, ont finalement permis l’approvisionnement en masques, gants, sur-blouses et visières. Ces équipements de protection étaient en effet essentiellement réservés aux personnels soignants, alors que les professionnels du domicile étaient également exposés, et le sont encore. Les démarches mises en place ensuite par l’Agence Régionale de Santé et le Conseil Départemental ont alors permis de pérenniser la protection des salariés. « En Saône-et-Loire, comme dans le Grand Est, nos salariés d’aide et soins à domicile se sont engagés sans compter, malgré la peur, la fatigue et le risque, pour maintenir leur présence auprès de la population la plus fragile, qui peut ainsi continuer à vivre à domicile. En première ligne face à la maladie, des hospitalisations ont aussi pu être évitées grâce à leur veille et leurs passages réguliers. » ajoute encore Denis THOMAS, président du Réseau APA, portant ainsi hommage à tout son personnel. Les consignes et gestes barrières ont été appliqués avec rigueur et le Pôle 71 du Réseau APA décompte au final que moins de 1% de ses clients ont été touchés par le COVID.
D’autres formes de soutien aux salariés
Alors que le Réseau APA se battait pour faire reconnaitre l’implication de ses salariés touchés de plein fouet par la crise, il avait également déployé plusieurs dispositifs de soutien sur ses territoires d’intervention (Grand Est et Saône-et-Loire). Notamment une ligne de soutien psychologique pour ses salariés et bénévoles, afin qu’ils puissent décompresser et exprimer leurs angoisses. Un accompagnement aux devoirs, à distance, pour les enfants des salariés a également été organisé grâce aux bénévoles. C’est notamment au sein du cluster haut-rhinois que ces dispositifs ont été les plus utilisés. Actuellement, le Réseau APA espère que tous les départements dans lesquels il œuvre pourront verser la prime COVID aux salariés du domicile, exclus, de manière incompréhensible pour lui, des mesures gouvernementales.
La naissance du Pôle Saône-et-Loire
Le Réseau APA a fédéré ces dernières années des associations au-delà de son périmètre départemental d’origine (le Haut-Rhin). En augmentant ainsi son impact sociétal, le Réseau APA se fixe comme objectif d’assurer la pérennité des associations qui le rejoignent. Concrètement, il apporte l’accès à des services supports efficients et à une mutualisation de moyens, indispensables à la survie et au développement des associations, dans le contexte actuel de concurrence lucrative accrue. Avant de rejoindre le Réseau APA en 2019, Sylvie TEIXEIRA était directrice de DOMISOL : « Nous avons pu mettre en place un système informatique plus performant, des nouvelles procédures de gestion, une nouvelle politique de formation. Le Réseau APA nous a aussi apporté son expertise pour lancer un service de téléassistance ». A l’ASSAD de Mâcon, c’est également un service de livraison de repas qui a pu voir le jour, avec l’appui de DOMISOL. « La solidarité et la performance sociale et économique font partie des valeurs du Réseau APA et de ses membres : cela fonctionne. » s’enthousiasme Denis THOMAS en illustrant ainsi l’adage « Ensemble on est plus fort ». Cela fonctionne surtout parce que le projet global du Réseau APA se traduit très concrètement en actions locales de proximité, pour toujours rester accessible par l’ensemble de la population. « Nous travaillons d’ailleurs, avec d’autres associations françaises, à créer un collectif afin de valoriser davantage la filière non-lucrative des services à la personne. » révèle le directeur général du Réseau APA, en concluant : « Quelle que soit la future loi Autonomie et le projet de création de 5ème branche de sécurité sociale liée à la perte d’autonomie, nous resterons mobilisés pour rendre possible le choix de services solidaires et non-lucratifs. »
Chiffres clés
Constitution du Pôle 71 du Réseau APA, avec l’arrivée :
- en mars 2018 de l’ASSAD Mâcon,
- en octobre 2018 de l’ASSAD Val-de-Saône (Châlon-sur-Saône, Sennecey-le-Grand, Tournus)
- en avril 2019 de Domisol (Nord-Ouest du 71)
Ce pôle rassemble 800 salariés pour accompagner 4200 clients, via :
- 660 000 heures/an d’aide à domicile
- 126 000 repas livrés/an
- 218 places de Soins Infirmiers A Domicile (SSIAD)
- 15 places en Equipe Spécialisée Alzheimer