Les impacts de la pollution atmosphérique se font ressentir à différents niveaux. À l’échelon urbain, ils sont souvent associés aux « pics de pollution » ; à l’échelon planétaire, au changement climatique. La lutte contre la pollution de l’air est engagée et les solutions se trouvent, en partie, dans l’engagement collectif. Les grandes structures de la société civile ont ainsi leur rôle à jouer. Le Réseau APA a pris, il y a quelques années maintenant, le virage d’un développement « à envisager » durable, notamment dans sa démarche d’acquisition de véhicules électriques ou encore le recyclage des barquettes de portage. Retour d’expérience…
Trafic routier et émissions- Le niveau de qualité de l’air dépend des émissions ainsi que de la période de l’année, des conditions météorologiques associées et du relief. « Une part de la pollution atmosphérique urbaine est due aux émissions issues du trafic routier. En effet, en 2014, le trafic routier sur le Haut-Rhin a contribué à 51 % des émissions de dioxyde d’azote (NO2) et 15% des particules PM10 (inférieures à 10 µm), ce pourcentage étant plus important dans les agglomérations » explique Amandine HENCKEL-WARTH, responsable de l’unité de sensibilisation et de formation d’ATMO Grand Est. Elle poursuit « Les voitures électriques n’émettant pas directement de NO2 ou de PM10 à l’échappement, leur utilisation permet de diminuer les émissions de ces deux polluants et donc in fine de réduire l’exposition de la population… »
Les impacts sanitaires liés- La santé-environnement est une discipline qui a beaucoup progressé ces 30 dernières années. « Des indicateurs sanitaires ont été enregistrés en même temps que les taux de différents polluants, explique le Professeur Gabrielle PAULI, ancienne cheffe de service du département de pneumologie des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. On distingue les effets à court terme survenant de un à trois jours après un pic de pollution et les effets à long terme qui font suite à une exposition chronique de plusieurs années. » La pollution de l’air a des impacts sur la santé humaine ; certains groupes de la population sont plus sensibles : personnes âgées, malades ayant une maladie chronique cardio-respiratoire préexistante. Le Professeur PAULI ajoute « En moyenne on estime que 15 % des nouveaux cas d’asthme et de cancers bronchique seraient liés à la pollution atmosphérique. À l’inverse, la réduction de la pollution particulaire de fond a un effet bénéfique sur la croissance pulmonaire d’adolescents, sur la mortalité respiratoire et l’espérance de vie en général. »
Entrer dans les usages
« Il est important pour nous de faire partie de la solution ! explique Marc NICOT, responsable du service de livraison de repas à domicile d’APAMAD, membre du Réseau APA. En effet, dans nos métiers, le portage de repas, nous allons chez les bénéficiaires. Nous faisons ainsi environ 500 000 km par an. Il est alors de notre responsabilité de rationaliser le plus possible l’impact induit ! ». Il se souvient « Nous avons débuté avec le lancement de la KANGOO ZE électrique en 2012, avec deux véhicules… » Le service en compte aujourd’hui six. Cinq ans après, les résultats sont à comprendre autant à un niveau économique (les véhicules électriques coûtent moins cher à l’entretien et à la consommation) qu’à celui des usages. Concernant la conduite de véhicules électriques : « S’il y avait des réticences au début, la conversion est aujourd’hui tout à fait effective, explique Marc NICOT. Les porteurs sont contents de prendre le véhicule électrique. Ils pratiquent l’éco-conduite, plus souple et basée sur l’anticipation et imaginent tout à fait, à titre personnel, conduire un jour ce type de voiture ». Les solutions, permettant de limiter l’exposition des populations, existent ! D’autres encore sont développées au Réseau APA ; l’idée : « faire sa part » et s’inscrire dans un avenir durable.
Voitures électriques et barquettes – le virage du DD
