.Les ministres de l’Autonomie et de l’Insertion en visite au Réseau APA
Ce lundi 31 août, Brigitte KLINKERT, Ministre déléguée en charge de l’Insertion auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, et Brigitte BOURGUIGNON, ministre déléguée en charge de l’Autonomie auprès du ministère des Solidarités et de la Santé, se sont rendues à Mulhouse, à la rencontre du Réseau APA.
Cet acteur majeur de l’Economie Sociale et Solidaire, spécialisé dans l’accompagnement des personnes, intervient sur le grand Est. Terrain d’observation ministériel, le Réseau APA a ainsi partagé son engagement au plus fort de la crise du covid. Il a dévoilé les pistes stratégiques afin de valoriser davantage les métiers de l’aide et du soin à domicile. Une source d’inspirations à l’aube de la loi Grand Âge et Autonomie.
« Les évènements liés au covid se sont enchainés à une vitesse folle. Ils nous obligeant chaque matin à ajuster notre organisation. Le fil conducteur a été d’assurer la continuité de service auprès des plus fragiles et de sécuriser nos salariés. » expliquait Denis THOMAS, président du Réseau APA.
Récemment nommées, les deux nouvelles ministres ont en effet manifesté beaucoup d’intérêt à la gestion de la crise covid et à la préparation d’une prochaine vague. « On était en première ligne face à la maladie et on a évité des hospitalisations. On connait très bien nos clients, on a détecté quand ça n’allait pas. J’ai été très touchée par la confiance totale des familles, qui pendant le confinement ne pouvaient plus se rendre au domicile de leurs parents. Il n’y avait plus que nous aux domiciles. J’ai aussi vécu des moments magiques quand par exemple j’organisais des appels visio avec la famille : les personnes âgées ne savaient même pas que c’était possible. » témoignait Wahida KAHLOUL, auxiliaire de vie au sein du Réseau APA, intervenant au cœur du cluster mulhousien.
Le Réseau APA a tenu à saluer en particulier l’engagement exceptionnel de ses salariés, leur professionnalisme, complété par la générosité et le don de temps des bénévoles. Ce que n’a pas manqué de souligné Brigitte KLINKERT : « Il vous en fallu du courage pour tout ce travail mené pendant le covid ! » en souhaitant que la grande solidarité menée entre l’ensemble des partenaires à ce moment puisse se poursuivre.
Aucun client sur la touche, les salariés soutenus davantage
« En 2 jours, nous avons monté la Plateforme du Cœur pour contacter, toutes les semaines, les clients qui s’étaient vus suspendre leurs interventions, même s’ils ne faisaient pas partie des plus fragiles. » précise Matthieu DOMAS, directeur général du Réseau APA. D’autres associations ont par ailleurs sollicité le Réseau APA pour bénéficier de ce dispositif de veille. « Au plus fort de l’action, 713 bénévoles avaient répondu à l’appel national du Réseau APA pour l’aider. Depuis la maison, nous avons contacté jusqu’à 18350 personnes par semaine. On s’assurait de l’état de santé mais surtout, on réconfortait les aînés durant la période anxiogène d’isolement subi, …en parlant d’autres choses que du covid ! Des liens forts se sont tissés. » se souvenait Michel SCHMITTLIN, président de la commission bénévolat du Réseau APA.
Les 5150 salariés et 1000 bénévoles du Réseau APA ont eux aussi pu se ressourcer via une ligne de soutien psychologique. Elle a été mise en place pour décompresser et exprimer leurs propres angoisses. Des bénévoles ont même accompagné les enfants des salariés dans leurs devoirs.
« Réduisons les silos entre le monde sanitaire et celui du medico-social, pour mieux accompagner les personnes fragilisées : nous venons d’en vivre la nécessité !» proposait le directeur général aux ministres en d’argumentant ses idées. « L’urgence démographique nous impose en effet de travailler sur les solutions au domicile, avec les territoires. Créer des passerelles entre le médico-social et le sanitaire va aussi demander des changements culturels » a alors répondu Brigitte BOURGUIGNON. Elle a également expliqué vouloir travailler une loi sur les droits de la personne en âge et le respect de ses choix, notamment en lien avec la sécurité sanitaire et la liberté de rester acteur de sa vie.
L’aide aux personnes âgées, tremplin à l’emploi
La délégation ministérielle, accompagnée du nouveau préfet du Haut-Rhin, Louis LAUGIER et d’élus, a aussi pu découvrir l’activité d’insertion professionnelle du Réseau APA. En effet, près de 500 personnes éloignées de l’emploi sont salariées chaque année au sein du Réseau APA. Objectif ? Redonner confiance, reprendre plaisir à travailler, découvrir et utiliser ses potentiels, pour (re)trouver un emploi durable. C’est ce cheminement que sont en train de suivre Laurence DANGEL, porteuse de repas et Karine OHLEMANN, aide à domicile, en aidant des personnes âgées ou en situation de handicap. Elles ont expliqué à Brigitte KLINKERT le nouveau départ que ces expériences leur apportent concrètement. La branche « insertion » du Réseau APA lutte localement contre le chômage, tout en générant de l’activité économique. « On ne doit laisser personne au bord du chemin » rappelait Brigitte KLINKERT en écho également au plan massif du gouvernement pour l’emploi des jeunes, soulignant que « Les métiers du Grand Age permettent, avec une formation, d’accéder à un beau métier. »
Domicile Valley, la nouvelle formation d’aide à domicile
Parmi les nombreuses expérimentations que mènent le Réseau APA, Domicile Valley a été dévoilée. Ce Centre de Formation d’Apprentis (CFA) de l’aide à domicile, créé en partenariat avec l’IRFA Est, accueillera sa première promotion d’étudiants en octobre à Mulhouse. Un sujet qui a fortement intéressé Brigitte BOURGUIGNON alors que se prépare la loi Grand Age et Autonomie « Le marché du travail manque de personnel diplômé dans nos métiers : lancer des campagnes de recrutement ne créera pas ce personnel manquant. Alors nous avons décidé de former nous-mêmes les jeunes qui souhaitent aider les autres pour en faire leur métier. » expliquait Patrick PULEDDA, directeur du Capital Humain du Réseau APA. Sur 2 ans, cette formation se déroulera en alternance et offre le passage du permis de conduire.
Augmenter l’attractivité du métier d’aide à domicile
« Le Covid a malgré tout mis de la lumière sur l’investissement des professionnels de l’aide et des soins à domicile. Nous remercions les Conseils Départementaux, Région Grand Est, ARS pour leur appui précieux et indispensable dans la recherche d’équipements de sécurité, dans le versement de la prime covid. Mais pour répondre aux besoins de la majorité de la population qui veut bien vieillir à son domicile, nous devons augmenter l’attractivité de ces métiers, via une meilleure reconnaissance sociale, et salariale. C’est ensemble qu’il faut agir pour trouver les bonnes solutions. » insistait Matthieu DOMAS.
Pour le Réseau APA, les métiers de l’aide et de l’accompagnement à domicile permettent, au-delà de l’aide technique, de maintenir du lien social, de maintenir les relations humaines entre des femmes et des hommes qui composent les quartiers, les villages et les villes. Des métiers indispensables dans une société solidaire et fraternelle. « Votre réflexion est complète et votre approche domiciliaire constitue un maillon essentiel des métiers d’aujourd’hui.» concluait Brigitte BOURGUIGNON, en retenant la fierté et l’amour pour leur métier et leur engagement, qu’ont su lui véhiculer les salariés et bénévoles du Réseau APA.